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Avec Jean, la fraternité et la liberté

Posté le 30/04/2018

À la veille de la fête du Travail, j’ai plaisir à évoquer la figure de Jean Deries, prêtre-ouvrier de la Mission de France, qui vient de nous quitter. La célébration d’adieu au Centre œcuménique Saint Marc à Grenoble vendredi 20 avril dernier a pris son temps pour que chacun mesure la richesse de son engagement. De nombreux témoignages ont permis à beaucoup de découvrir les multiples facettes de la personnalité et de l’action de Jean.

Pour nous, c’est un chêne de la Communauté Mission de France qui s’abat, me disait Arnaud Favart, vicaire général de cette Communauté. Et il poursuivait : « La fraternité et la liberté ont tissé la trame d’une existence passionnée par l’Evangile en acte, en chemin et en esprit ». Jamais nous n’avons connu Jean enfermé dans une institution, une routine, une contrainte. Il a aimé et servi l’Eglise qui, dans l’élan du Concile Vatican II, a voulu « sortir de la maison pour aller à la rencontre de tous ». A la fois fidèle et rebelle, il a toujours été le rappel vivant et provoquant pour qu’elle ne se replie pas sur elle-même, qu’elle ne se crispe pas.

Toute sa vie, Jean n’a cessé de nous faire percevoir que la foi est d’abord un témoignage qui parle par notre façon d’être plutôt que par nos bavardages souvent laborieux. Par son engagement comme prêtre-ouvrier, il laissait deviner et transparaître une vie tirée par le désir d’être avec. Pour combien de personnes fut-il la seule Bible lue par ceux qui le rencontraient. Libre dans ses paroles et ses actes, il rayonnait l’Evangile, tant il était imprégné de la force de la Parole de Dieu.

Le 10 juillet 2011, lorsque nous l’avons accueilli à Saint Marc, il déclarait : « Prêtres-ouvriers, nous avons voulu être auprès de tous et partager la vie de tous. Nous avons fait culminer notre désir de proposer l’Evangile dans la fondation de lieux ouverts à tous pour une rencontre fraternelle comme l’a voulu Jésus. Au raz de la vie ordinaire des gens… »

Alors, pour finir, une pointe d’humour de Jean : « Dieu, aimait-il dire en souriant, s’intéresse autant aux personnes qui assistent à la messe au premier rang, qu’à ceux qui sont cachés derrière les piliers, ou ceux qui boivent un coup au bistrot de la place ».

Jean, Merci. Il est sûr que la multiplicité de tes amis de tous bords et de tous âges poursuivra ce témoignage d’ouverture et de fraternité.