Ça y est, l’été s’est installé. Autour de nous, que la nature est belle et que de personnes rayonnantes à l’aisance plus libre ! Une brèche s’ouvre en nous et notre regard se fait tout autre. « Le monde a la beauté du regard qu’on y pose » dit justement Yves Duteil. Apprendre à regarder, à écouter, à toucher, et pas seulement voir et entendre, mène loin. C’est le regard qui fait la beauté. Il s’empare d’un paysage, d’une œuvre d’art, d’une personne qui passe notre chemin.

Le beau fait du bien. C’est une expérience, non une idée. Une expérience qui mène au fond de soi, pour en ressortir différent, tiré vers le haut. On l’accueille comme des « étincelles d’espérance » au cœur de nos vies, selon le bon mot du pape François. La colère, la peur, la méfiance ou la haine enlaidissent et nous défigurent. Seul l’amour rend beau.

Cet été, ne passons pas à côté de ces petites choses, de ces sourires, de ces gestes, qui peuvent nous illuminer, nous changer et nous faire entrer en relation. Acceptons ce dépassement de soi, qui nous invite à entrer dans un mystère plus grand, celui de Dieu : un dépassement qui nous humanise. « La beauté est une des rares choses qui ne font pas douter de Dieu » dit Christian Bobin. Quand Jésus pose les yeux sur le lépreux ou la femme adultère, il leur rend leur beauté d’enfant de Dieu. Une beauté qui surgit de la relation entretenue, qui nous rend capables de quitter nos conceptions étroites du monde et des autres et de nous lancer à la découverte de réalités qui nous élargissent.

Résistons à la tyrannie des apparences que nous impose la publicité et qui nous place dans le régime du plaisir esthétique. Au-delà des constructions contemporaines régies par des codes sociaux, l’expérience vraie de la beauté nous rend capables d’aimer sans narcissisme ni possession. « La beauté sauvera le monde » disait Bernard Bro. La beauté sauvera-t-elle notre été ? En tout cas, elle peut guider nos pas pour un mieux-être ensemble.