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La légitimité de l’héritage

Posté le 23/04/2018

Ce sont toujours des histoires d’héritage qui mettent la dispute dans les familles. Une belle illustration nous en est fournie depuis le décès de notre chanteur national. Voilà ce que produit le système américain fondé sur le libre choix. Mais croyez-vous que le système français soit meilleur ?

Xavier Gorce pour La VieXavier Gorce pour La VieAu-delà de cette anecdote d’histoire de riches, notre système est loin d’être équitable et de permettre de lutter contre les inégalités. En France, la part des héritages dans le revenu des ménages a pris un poids considérable : 20% en 2015. Mais cette part est concentrée sur 10% des ménages, accroissant l’abîme entre ceux qui bénéficient d’un héritage de leurs parents et ceux qui doivent se contenter des fruits de leur travail. Autrement dit, le système actuel est la condition de la reproduction des grandes fortunes. En outre, compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie, cette part profite de plus en plus à des séniors : en l’absence de donation préalable, des gens de 80 à 90 ans passent leur patrimoine à des gens de 60 à 70 ans ! Irions-nous vers une société de rentiers ?

Et il n’y a pas que l’héritage économique. On connaît le rôle de l’héritage culturel dans la réussite ou l’échec scolaire, dans la transmission des manières d’être et de faire. Sans compter l’héritage biologique, social. Il y a donc une violence dans l’héritage.

Dans la Bible, on apprend que nul n’est digne de l’héritage s’il n’est prêt à tout rendre, à commencer par Abraham, apparemment sommé de sacrifier son fils Isaac. Dieu se rit de nos désirs de capter un héritage qui ne nous revient que par grâce et non par transmission humaine.

Face à cette grave question, voici au moins un sage conseil : « Une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu’ils fassent ce qu’ils veulent, mais pas assez pour qu’ils ne fassent rien » (Warren Buffett).