La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

Lycéens, migrants : même combat ?

Posté le 25/06/2018

Parcoursup offre aux lycéens une porte d’entrée dans l’enseignement supérieur. La Grèce et l’Espagne sont les portes d’entrée officielles en Europe pour les migrants, l’Italie venant de se claquemurer. Vous ne trouvez pas que dans les deux cas c’est le même combat ? Les lycéens comme les migrants sont scrutés à la loupe avant d’être éventuellement accueillis.

Avec Parcoursup, la chance vient de sourire aux 78% admis pour leur premier vœu. Les autres, placés en file d’attente, comptent fébrilement les désistements. « C’est pas le Bac qu’on passe, c’est Parcoursup » disait un jeune. Avec ce système, l’Education nationale cherche à dédramatiser l’orientation des 753 000 candidats au baccalauréat. Elle veut leur faire comprendre qu’il ne s’agit plus de choisir un métier pour la vie, mais de se forger une conviction de ce qui leur conviendrait pour exceller et s’épanouir. En tout cas, permettre une orientation réussie à chaque jeune est un enjeu national. Fin septembre, on en saura plus.

Quant au migrants, depuis l’accord de Dublin, ils doivent déposer leur requête dans le pays de première entrée. Une logique folle, qui pesait tant sur l’Italie, que l’Extrême-droite récemment montée au pouvoir s’est illustrée par le  boycottage de l’Aquarius. Les commentateurs les mieux intentionnés y voient une stratégie pour contraindre l’Europe à reconsidérer la gestion de la « crise migratoire ». Pour l’heure, on ne peut que déplorer une Union européenne incapable de définir une stratégie commune sur ce sujet majeur, qui n’en finit pas de ravager le paysage politique de nos démocraties. Malheureusement rien ne permet d’espérer un accord au prochain Sommet des 28 et 29 juin. Comment accepter plus longtemps ce désastre humanitaire des migrations ? 

Notre monde contemporain est ainsi : plus de précarité, plus de mobilité ; plus d’incertitude, plus de machines à trier ; plus de peurs, plus de résistances. Un monde assez dur, où chacun aspire à plus de liberté, tout en étant passablement démuni face à l’avenir. Et pourtant, les lycéens et les migrants ne sont pas d’abord des problèmes à régler, mais avant tout des vies et des visages. Ils nous tendent le miroir de leur malaise et nous invitent tout simplement à faire une place aux nouveaux venus.