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LA SIGNIFICATION DES CHANTS DE LA MESSE

 

Préparer une célébration ne veut pas simplement dire choisir des chants et trouver des lecteurs. Il s’agit vraiment d’aider chacun des fidèles présents à entrer pleinement dans une relation à Dieu à la fois personnelle et communautaire, à entrer pleinement dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ.

Rappel sur l’utilisation des chants :

LES CHANTS D’OUVERTURE ET DE COMMUNION

Le catalogue des chants religieux destinés aux assemblées chrétiennes d’expression française est actuellement considérable. Dans cette immense production, il faut discerner ce qui correspond à la liturgie de ce qui cadre plutôt avec d’autres types de rassemblements. La Commission épiscopale de liturgie a rappelé à cet effet, que le chant et la musique utilisés dans la liturgie doivent s’efforcer d’être en correspondance avec le mystère du salut qu’on célèbre. La célébration liturgique est une action symbolique complexe où gestes et rites sont variés : s’il importe de juger de la qualité liturgique d’un chant par le contenu théologique des paroles et la justesse de l’écriture musicale (prosodie), on ne doit pas négliger d’examiner son aptitude à s’intégrer au rite qu’il exprime ou accompagne. Il est souhaitable que l’assemblée participe de vive voix au chant d’ouverture et, éventuellement, au chant de communion ; par ailleurs, l’usage confirme que la préparation des dons offre un espace favorable à l’écoute d’une pièce d’orgue appropriée.

LE GLORIA, LE CREDO ET LE PATER

Ces trois grands textes, que l’on retrouve dans la liturgie de la messe, devraient idéalement être connus par cœur de tous les fidèles. Ils méritent, en effet, de demeurer vivants dans la prière par la richesse spirituelle qu’ils expriment et leur qualité de contemplation. Les diverses paraphrases allégées (couplet/refrain), proposées en vue de faciliter la participation immédiate des fidèles au chant, ont eu l’inconvénient, depuis plusieurs années, d’affaiblir la mémoire collective et personnelle des fidèles. Aussi recommande-t-on de s’en tenir, pour ces textes, aux traductions officielles prévues au Missel romain.
 Le Gloria (Gloire à Dieu) est une hymne très ancienne et vénérable de l’Église. Il est chanté (ou récité) aux messes des dimanches (en dehors du temps de l’Avent et du Carême), à celles des solennités et des fêtes, ainsi qu’aux célébrations solennelles spéciales. Lorsqu’il est chanté, il l’est par l’assemblée des fidèles, ou par le peuple alternant avec la chorale ou un chantre. S’il n’est pas chanté, il est récité par toute l’assemblée ou en alternant, soit avec un soliste soit en deux chœurs.
 Le Credo (Profession de foi) est un assentiment et une réponse à la Parole de Dieu proclamée dans les lectures et dans l’homélie. Ce symbole a deux formes : le symbole des apôtres ou le symbole de Nicée Constantinople. Il est dit ou chanté aux messes des dimanches et des solennités ; il peut l’être aussi à certaines célébrations particulières plus solennelles. S’il est chanté, ce sera habituellement par toute l’assemblée ou en alternant avec un chantre ou la chorale. S’il n’est pas chanté, il est récité par le prêtre avec le peuple.
 Le Pater (Oraison dominicale) est sans doute le texte le plus précieux et le plus spécifique du christianisme, mettant dans la bouche des fidèles les paroles mêmes du Seigneur jésus. Le prêtre prononce l’invitation à la prière (Comme nous l’avons appris du Seigneur ...), qui est dite ensuite par le peuple tout entier. Si cette prière est chantée, il convient qu’elle le soit sur des formules musicales très sobres et peu variables. La mélodie du Missel romain est assez simple pour être chantée par tous.

LE PSAUME RESPONSORIAL

La restauration du psaume dans la messe de rite romain est certainement l’un des éléments les plus innovateurs de la réforme du missel. Il y a encore beaucoup à faire pour que les prêtres et les laïcs comprennent la portée de cette restauration. Le psaume est un poème de louange destiné à être chanté ; si sa forme et son contenu sont lyriques, il n’en est pas moins Parole de Dieu. Aussi, on ne doit jamais le remplacer par un autre chant. • Le psalmiste est un chantre exercé dans l’art de la psalmodie ; il expose d’abord le refrain du psaume qui est ensuite repris par toute l’assemblée ; puis il psalmodie les strophes ou les versets, en se tenant à l’ambon, lieu de proclamation de la Parole de Dieu.

D’UNE FAÇON GÉNÉRALE

La célébration de la Liturgie demande une bonne préparation qui présuppose des connaissances fondées. Préparer la célébration ne signifie pas seulement préparer tous les détails matériels (qui fait quoi ?) ; il s’agit surtout de comprendre, par l’étude et par la prière, la dimension spirituelle du mystère célébré aussi bien que le sens des textes bibliques et des autres éléments (prières, chants, actions symboliques) afin de pouvoir les transmettre au peuple de Dieu rassemblé pour la célébration. Dès la préparation, il faut veiller à s’adresser à l’homme tout entier, corps et esprit. Lors de l’élaboration concrète et de la mise en œuvre des diverses célébrations, on veillera à respecter les lois fondamentales et les normes de la célébration liturgique. C’est l’ensemble de la communauté des croyants qui célèbre ; dès lors tous doivent pouvoir y participer selon leurs possibilités : la communauté rassemblée, le prêtre, les différents services et fonctions prévus. Hommes et femmes doivent y être associés dans la même mesure. La liturgie comprise comme célébration de l’ensemble de la communauté demande que chacun soit intégré dès la préparation et en fonction de la tâche qu’il doit accomplir : Avant la célébration, les tâches doivent être clairement réparties et précisées : « Dans les célébrations liturgiques chacun, qu’il soit ministre ou fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement mais intégralement ce qui lui revient de par la nature de la chose et selon les normes liturgiques » (SC 28). Par une répartition conforme aux normes de la liturgie, on évitera le « one-man-show » qui contredit l’ecclésiologie actuelle et produit inévitablement l’ennui. L’objectif majeur consiste à veiller que « les fidèles participent de façon consciente, active et fructueuse » (SC 11) à l’action liturgique.

 


Nota et références : Les chiffres entre parenthèses renvoient aux numéros de la :

PGMR (Présentation Générale du Missel Romain).

SC : SACROSANCTUM CONCILUM (Constitution sur la sainte Liturgie.)

Cet exposé est tiré des fascicules de Gérard BERTHAUD « Bien préparer la messe », et « La musique dans la célébration liturgique », annotés par l’évêque de Grenoble-Vienne Guy de Kérimel le 15/09/2010.

Références diverses : Guide pour célébrer ; Du bon usage de la liturgie ; L’art de célébrer, etc.