De fait, les dégâts sur la biosphère sont désormais accessibles à nos sens. Nous sommes entrés dans l’anthropocène, comme disent les géologues, c’est-à-dire cette nouvelle ère qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. Il n’y a pas que les oiseaux qui disparaissent. Mais aussi les abeilles, des vertébrés…Voilà l’empreinte écologique de nos excès : nous avons dégradé de manière irréversible notre environnement et les conséquences de ces dégradations vont se faire de plus en plus sentir.
Vous en doutez ? Vous êtes victimes d’escapisme, nous disent certains spécialistes. C’est une accusation forte : pire que d’être accusé d’ignorance ou d’indifférence. Il s’agit du déni de réalité, comme ceux qui ne croient pas au changement climatique, continuant à vivre selon les principes d’il y a 30 ans totalement décalés par rapport à l’état actuel de la planète.
En vous parlant de tout cela, je n’ai pas envie de faire la morale. Mais comme vous, j’ai follement envie de pouvoir encore entendre le chant des oiseaux, rien que pour le plaisir de vivre. Car, pourquoi chante l’oiseau ? « L’oiseau ne chante pas parce qu’il a quelque chose à affirmer. Il chante, parce qu’il porte un chant en lui » (Anthony de Mello, jésuite indien). Cela me parle de la gratuité de l’être. L’oiseau ne se demande pas quelle place il accorde à ses convictions d’oiseau. Il chante et c’est ce chant qui enchante le monde.
Ce matin, en préparant ce billet, j’ai aperçu un oiseau se poser sur le bord de ma fenêtre et se mettre à chanter : Dieu que c’est beau !